Max, 17 ans, fait face à une déception amoureuse en ce début d’été. Très vite, il rencontre Ellie et Cosme avec qui il partage plusieurs semaines aussi étranges que malsaines. Se noue entre eux une relation dérangeante.
L’idée de départ me plaisait plutôt bien. Un roman « Young Adult », sans prise de tête, autour d’un thème plus qu’universel. Et pourtant, quelle déception ! J’ai détesté chaque ligne de l’histoire, chaque personnage et me suis vraiment forcée à terminer ma lecture, heureusement très courte.
D’abord, et c’est ce qui m’a le plus dérangée, il n’y a aucune logique dans ce livre. Max essuie un chagrin d’amour en se réfugiant dans les bras de deux individus. Très vite, il oublie sa douleur et c’est comme si cela n’avait jamais existé. Pardonnez-moi mais ce n’est pas ça l’amour. On ne s’en remet pas en couchant juste avec quelqu’un d’autre ! Ainsi donc, l’histoire évolue et le lecteur suit de près la vie sexuelle de Max et de ses partenaires. Lorsque ses amourettes estivales s’éteignent, le héros est dévasté. Et comme par magie, son amour perdu lui retombe dans les bras. Et comme par magie (c’est fou ça), son ancien amour reprend flamme. Ces incohérences, liées à mon sens à une très mauvaise narration, m’ont particulièrement agacée et ne m’ont pas permis de nourrir de l’empathie vis-à-vis de Max.
Parlons ensuite du sujet du sexe. A nouveau, je ne sais pas dans quel monde vit l’autrice mais ce qu’elle décrit, ce n’est clairement pas du sexe chez les adolescents ! Peut-être a-t-elle voulu déranger son public ?Dans ce cas, c’est réussi. Ce qui me pose un véritable problème, c’est de véhiculer ces concepts auprès d’un public adolescent et ce que Maureen Desmailles décrit n’a rien de commun. Qui peut se targuer, à 17 ans, d’avoir une vie sexuelle aussi débridée qu’intense ? Cela peut poser de véritables complexes chez des jeunes qui auront tendance à se comparer et à trouver leurs expériences aussi pauvres que minables. Qui, à 17 ans, est capable de jouir et faire jouir avec une telle facilité de toutes les manières possibles et imaginables ? Non, vraiment, c’est dérangeant. J’aurais aimé être prévenue que le seul élément central de ce roman serait du sexe de bas étage avec des ados mal dans leur peau mais experts en la matière et prêts à tourner leur prochain film porno. Je suis pourtant ouverte mais j’ai mes limites, surtout lorsque la cible peut être touchée par ces clichés ridicules et complètement décorrélés de la réalité.
Revenons à Max, le personnage principal. Dès le début du roman, l’autrice met en garde le lecteur : le genre de Max sera passé sous silence. A nous, lecteurs, de choisir s’il s’agit d’une fille ou d’un garçon. Le prétexte ? Nous rendre acteurs de nos biais cognitifs. Tout simplement ridicule ! Si l’autrice avait réellement eu ce souci, elle nous aurait prévenus en fin d’ouvrage et non pas aux premières pages. Elle-même crée donc ce biais et je n’en vois pas l’intérêt à part se prendre de haut.
Enfin, je rebondis sur mon paragraphe précédent qui va dans le même sens. Le roman est rempli de relations LGBT et loin de moi de l’en condamner, que du contraire. Dommage que cela transpire le faux. J’ai surtout l’impression que l’autrice, sous couvert d’une mode sociale auprès de la nouvelle génération, a voulu se construire un univers LBGT-friendly mais c’est « too much » et ça ne prend pas. Ainsi donc, les personnages, en plus d’avoir une vie sexuelle hyper-active avec de multiples partenaires et orgasmes, mélangent autant les relations hétérosexuelles qu’homosexuelles. Caricature cachée ? J’en doute. Et puis, les protagonistes de l’histoire sont ultra-nombrilistes, concentrés sur leur petit plaisir égocentrique. Ils n’ont aucun loisir, aucun intérêt, ils sont vides, creux, inintéressés et inintéressants. Comment s’attacher à des personnages qui passent leur temps à penser au sexe ? N’ont-ils pas des qualités, des activités, une personnalité ?
En bref, une réelle perte de temps et une grosse déception. Imaginer que des âmes plus sensibles et fragiles pourront se procurer ce roman me met en colère. Je suis pour raconter le sexe, particulièrement auprès d’un public adolescent. Par pitié, faisons-le correctement. Ou alors, je suis peut-être passée complètement à côté du message.